lundi 2 septembre 2013

Le bilan

De l’objectif...
(quoique le loch-sondeur surévaluait d’environ 5% nos performances) :
  • départ de Port-La-Forêt le 1er mai 2013 ; départ de Dublin le 12 mai 2013 ; arrivée en Islande / Seyðisfjörður le 20 juin ; départ d’Islande / Hafnarfjörður le 3 août ; arrivée à Port-la-Forêt le 11 août 2013.
  •  trajet PLF – Brest – Dublin -  Ecosse – Orcades – Shetlands - Féroés – Islande (de Seyðisfjörður à Hafnarfjörður) – PLF = 3979 Nm d’après le loch-sondeur.
  •   trajet effectué à 2 = Dublin - Islande (de Seyðisfjörður à Hafnarfjörður) = 2035 Nm d’après le loch-sondeur.

En Islande, à part à Reykjavik et Isafjörður (et peut-être Akureyri), il n’y a pas de plaisance et aucune structure d’accueil dédiée à la plaisance. En revanche, les autorités accueillent gratuitement et volontiers les plaisanciers (le long d’un quai ou d’un chalutier…). Nous avons la plupart du temps eu accès à de l’eau (qui coule à flots) et de l’électricité. Mais pas de toilettes, la douche se prend à la piscine (il y en a partout) ou au camping. L’accès à une machine à laver est très variable, mais reste possible.
Compte tenu de la latitude élevée, pas de nuit, ce qui permet de faire des navigations longues de jour.
Nous n’avons pas rencontré d’iceberg même dans l’Ouest au plus près des côtes du Groenland.
Tous les bateaux disposent d’un AIS mais très peu d’informations transitent par la VHF.
La couverture 3G Vodaphone est excellente.


Du quasi-objectif
Nous nous attendions à une mer difficile, des vents violents et mal prévus...
OK pour la mer agité, mais pas plus que sur les côtes Ouest de l’Irlande ou le raz de Sein…
Les prévisions météo marine ne sont pas si mauvaises, mais il y a effectivement des phénomènes locaux brutaux et en particulier des accélérations du vent. Nous avons observé ces dernières non seulement sous le vent des montagnes (vents catabatiques), mais aussi en bordure des plaines qui font estuaires ou lors du passage de caps (effet tunnel). Un vent de 20 kt se transforme allègrement en un vent de 40 kt et plus au passage des glaciers...
Au bilan, nous avions fait mettre un ris dans la trinquette… que nous n’avons pas eu besoin d’utiliser, non plus que le 3° ris dans la grand’voile. Et en rentrant au début du mois d’août c’est le manque de vent que nous craignions et non les grandes dépressions de l’Atlantique Nord !
Les vents étaient majoritairement favorables, et nous avons fait très peu de chemin au près en louvoyant.
En revanche, nous n’avons pas pu mettre la main sur une description des courants de marée en Islande (qui n’existe apparemment pas sur papier, et qui n’apparaît pas sur les cartes électroniques). Or, nous avions la plupart du temps du courant contraire, jusqu’à 3 nœuds au passage de certains caps…Cette année et compte tenu des vents rencontrés, le choix de naviguer dans le sens inverse des aiguilles d'une montre peut se discuter.
Et les fonds de certaines régions ne sont pas cartographiés : entrer ou longer les côtes de certains fjords de l’Ouest, c’est naviguer sur un terrain inconnu : nous avons renoncé.
En fait, il  n’existe que deux documents nautiques accessibles pour naviguer en Islande : le guide Imray écrit par Willy Ker qui date un peu et est très succinct. Il manque notamment de cartes et d’illustrations. Et l’équivalent islandais de l’Almanach du marin Breton, écrit en Islandais et destiné aux pêcheurs (sans les courants de marées…).

Du subjectif
  • Nous nous attendions à des côtes désertiques ne permettant que difficilement des réparations…

OK, il n’y a pas de shipchandlers ailleurs qu’à Reykjavik, et même à Reykjavik… Mais le moindre port est équipé pour entretenir sa flotte de pêche, et la débrouillardise et la mobilité sont de mise : nous ne nous sommes pas sentis isolés de ce point de vue et avons trouvé le filtre à carburant pour notre moteur (qui n’existe pas en Islande) sans difficulté.
  • Nous nous attendions à un été froid, humide et brumeux et sans soleil…

OK, il a fait frais : en moyenne 12° au lever dans le bateau, et entre 0 et 20 ° dans la journée en fonction de l’altitude à laquelle nous évoluions. Mais avec un peu de chauffage le matin au réveil et le soir au dîner, pas de problème.
Côté pluie, la surprise a été agréable : au final nous avons été moins arrosés que l’an dernier en Galice ! Pas trop de brouillard en navigation non plus.
Et nous avons eu du soleil, mais pas tous les jours… Comme nous sommes Bretons, nous nous y sommes retrouvés !
Nous n’apprécions pas les longues traversées : nous confirmons que nous avons trouvé le retour long, mais les conditions étaient favorables. En fait, l’équivalent du retour des Açores avec un peu plus de mer sur la première partie du trajet…

Au bilan, nous avons rencontré de bonnes conditions météorologiques, n’avons pas rencontré de problème technique ou de navigation.

Il n’empêche ! Il y a du chemin, et nous avons terminé notre périple fatigués…

Mais sans aucun regret : le pays est magnifique, la population accueillante, l’expérience prenante mais exaltante ! Et pour prendre encore mieux son temps, il existe des possibilités d’hivernage sur place.

dimanche 11 août 2013

Arrivée du bateau à bulles

Après 8 jours, et 17 heures de nav, 1272 nautiques en direct sur la carte, .1481 nautiques d'après notre loch dont 61 heures au moteur, Pikourous est amarré au ponton à Port-la-Forêt. Nous prenons l'apéro sous le pommier et profitons du beau temps en Bretagne et du barbecue préparé par Marie la-Bellancourt-qui-squatte).
C'est bien aussi la Bretagne...

Plus de nouvelles plus tard. Urgent : repos, détente, douche et dodo.

samedi 10 août 2013

Jour 8 au pays des dauphins‏

Enfin une belle nuit ! Sous voile, presque à plat, sur une mer peu agitée, ciel suffisamment dégagé pour que les étoiles nous donnent un peu de lumière : parfait pour les quarts, et parfait pour dormir ! Bon, nous avons toujours du sommeil en retard, mais le manque est moins aigu.


Côté rencontres, ce sont les dauphins qui dominent, et ils nous ont accompagnés ces dernières 24 heures. Il y a eu aussi un cargo de 300 m de long vers 4h00 du matin, et récemment un voilier (le premier depuis quelques semaines !). Et bien sûr, le sujet principal d'intérêt de l'équipage est "Quand est-ce qu'on arrive ?". Le passage de Sein (sans doute à l'Ouest de ArMen) aurait lieu au petit matin le 11 août, ce qui nous imposerait des courants défavorables. La question suivante est : "arriverons-nous assez tôt dans la soirée à Port-la-Forêt pour envisager un barbecue ?"
Chaud devant dans les rails d'Ouessant...

Comme vous pouvez le constater, nos centres d'intérêt sont de plus en plus matérialistes...
Bisous et à bientôt maintenant !
Position à 12h00 UTC :   49°7.6' N  7°25.2' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 160 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 6,6 nœuds
Cap 120°
Vitesse instantanée : 7,5 nœuds sous spi
(Instrument peut être un peu optimiste...)

vendredi 9 août 2013

Jour - ???? Gnarff y'en a marre!

Sur la carte, la ligne d'arrivée parait proche. En pratique, une petite fraction d'un millier de miles reste une distance conséquente lorsqu'on navigue a 6 nœuds. L'ambiance a bord est typique d'une fin de traversée. On
a fait le plus gros, on se relâche un peu sur la discipline, on s'imagine dans un vrai lit avec une douche pas loin... Mince... "quand c'est qu'on arrive?". Faut se distraire...


Hier, on a eu du bon vent de nord-ouest, fourni par une dépression centrée sur l'Irlande. On a eu les meilleures sensations "voiles" de la traversée, avec des gros surfs de vagues de 2 mètres et des moyennes de vitesse frôlant les 9 noeuds.
Après une nuit relativement calme (mais longue et noire), on se réveille avec "Pétole" et son pote "Merduile". Le programme d’aujourd’hui va être bouffe, lecture et surtout dodo en prévision des deux nuits qu'il nous reste a naviguer.
Position à 12h00 UTC : 50°35.8200' N 10°28.2500' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 176 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 7,3 noeuds
Cap 120°
Vitesse instantanée : 6 noeuds
(Instrument peut être un peu optimiste...)

jeudi 8 août 2013

Jour 6 - Et le vent rentre à nouveau‏

hmm, ce poulet basquaise.. idéal avant que le vent se lève et que la nuit ne tombe.. on éteint le moteur, le temps de reposer les oreilles et de véritablement profiter de notre dîner, le temps surtout de se rappeler que l'on aura besoin d'un peu d'énergie ce soir.
Le vent finit par rentrer, 12 nœuds, puis 13, premier ris, 14 , 15.. Faut aller mettre la trinquette et rouler le génois.. un grand coup de barre sous le vent, ça soulage la pression dans les toiles.. Le génois est ramassé, faut maintenant aller a l'avant, en rampant, vérifier la montée de la trinquette.. Merde, j'en ai plein les pompes. je vais avoir froid pendant tout mon quart.. Vite, retour a l'arrière, bien à l'abri dans le cockpit. 16, 17, on lâche un peu de rail sous le vent, 18, 19, un peu d'écoute à présent. J'essaie de retarder mais je sais bien que ce qui m'attend maintenant, 20, 21, c'est le deuxième ris.. on descend un peu de drisse, on reprend de la bosse, on redescend encore de la drisse et on reprend à nouveau de la bosse.. aie!! ça coince, le hale bas est trop serré.. on recommence.. 22, 23, fallait pas plus tarder. 24, 25, le vent siffle autour du bateau, dans le mât, dans les voiles.. de temps en temps, une vague vient s'écraser par l'arrière et résonne dans tout le bateau.. une autre déferle sur le pont avant, et recouvre tous les hublots.. qu'est ce qu'on est bien dans la descente du cockpit.. Oui mais le sac de trinquette flotte sur le pont avant, et fait flip flap avec les rafales.. et le nerf de chute doit être resserré, depuis que 26, 27, le vent s'est stabilisé.. la maman surveille de son œil inquiet tandis que je m'installe tant bien que mal sur le pont avant.. quelques demi-clés, un petit serrage ici, un autre là et je cours (je rampe) à l'arrière du bateau me mettre à l'abri.. la maman peut retourner se coucher, et moi profiter pour me sécher un peu..
Il est deux heures du matin, le bateau est calé, la nuit noire comme la mer, le vent restera fort mais stable. Je suis sur les rotules, c'est le moment de passer la main..
Pierre ? Tu dors ?

Position à 12h00 UTC :  52°11.8500' N 13°31.8200' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 162 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 6,7 noeuds
Cap 120°
Vitesse instantanée : 7,5 noeuds
(Instrument peut être un peu optimiste...)

mercredi 7 août 2013

Jour 5 - Repos bien mérité

Salut tout le monde,

Le bateau à bulles recommence à pétiller, après une première partie de voyage bien agitée, où les estomacs ont été mis à rude épreuve, et où le sentiment de malaise n'était jamais bien loin. Ces conditions nous ont néanmoins permis d'avancer vite, très vite sur cette première partie de parcours, et d'atteindre en 4 jours seulement la latitude de l'Irlande.

Nous avons donc enfin repris une vie.. "normale". Nous avons effectué deux repas entiers à la suite, réussi à respecter nos quarts, commencé à ouvrir nos bouquins respectifs: mots croisés pour la maman, winter of the world pour Pierre, matelotage et nœuds du marin pour Papa (échangeant parfois avec le manuel d'installation de l'anémomètre), et sur la route de Jack Kerouac pour moi. La journée dernière et celle qui s'annonce, ensoleillées, et peu venteuses, nous permettent donc de recharger les batteries. MAIS, parce qu'en voile il y a toujours un motif de mécontentement, le vent est aux abonnés absents, et ce, jusqu'à cette fin de soirée. Nous aurons donc consommé nos 50 litres de gasoil en 36 heures, en attendant que la prochaine dépression nous passe dessus et génère les vents nécessaires à la poursuite de notre périple.
Le grands jeu des prochaines heures est donc de viser juste pour profiter au mieux de la rotation des vents générés par la dépression et ainsi trouver l'angle de vent le plus confortable et le plus rapide pour que la maman puisse faire un gros dodo et nous faire nos casse croute sans s'arnacher à l'intérieur :) Un peu de matossage également (entreposage des éléments lourds comme contrepoids du côté au vent du bateau : gazole, eau et liquide sous toutes ses formes principalement), adaptation des quarts aux prévisions météo de la nuit prochaine, et nous serons donc fin prêts pour ce qui devrait être une dernière ligne droite (légèrement arrondie quand même et pour quelques jours évidemment) vers Fouesnant.
Depuis hier, nous n'avons toujours pas croisé âme qui vive. Sous forme humaine du moins parce que les dauphins et marsouins ont été nombreux à nous accompagner. Pour autant, nous n'avons bizarrement pas le sentiment de solitude que nous pouvons parfois ressentir lors de ce genre de traversée. Le fait d'être tous les 4 peut être. Difficile à expliquer puisque cela sera pour chacun de nous la plus longue des traversées sans voir la terre (pour l'anecdote, il nous faudrait un minimum de 36 heures pour atteindre l'Irlande si nous avions besoin de toucher terre pour telle ou telle raison). Cela étant, le vacarme lancinant des actualités dépressives du monde ne nous parvient plus et personne ne s'en plaint à bord. Seuls quelques messages des proches et commentaires sur le blog (toujours bienvenus) pour nous rappeler que nous ne sommes pas oubliés du monde et qu'un jour il faudra atterrir..

Position à 12h00 UTC : 53°49.1800' N 15°39.0700' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 148 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 6,2 nœuds
Cap 160°
Vitesse instantanée : 6 nœuds
(Instrument peut être un peu optimiste...)

mardi 6 août 2013

Jour 4

Le vent s'est calmé dans la nuit. Les quarts de nuits ont été dominés par un régime de grains faiblissant. Nous ne voyons presque plus la lueur du soleil pendant la nuit, compte-tenu de notre éloignement du cercle polaire.
La nuit prochaine sera sans doutes noire. Nous avons vu quelques marsouins et/ou dauphins pendant la nuit (difficile de faire la différence dans le noir). Les pétrels nous suivent toujours, et nous avons aussi repéré quelques guillemots. Mais comme hier, comme avant-hier, pas la moindre trace d'activité humaine, même pas une godasse trouée à la surface...
Ce matin, Nous avons tenté de lever le spi, mais sans succès flagrant (plus de vent). Donc on est au moteur... Le bon côte, c'est que nous pouvons sortir du bateau sans veste de quart, d'autant que le soleil est bien présent. Patrick est en train de faire une bonne bouffe, profitant de l'accalmie. Après ce sera surement grosse sieste pour tout le monde (sauf l'Homme de quart, bien entendu !) vu que la météo ne prévoit pas de
vent d'ici demain.
Bisous à tous

Position à 12h00 UTC : 55°47.1900' N 17°5.0900' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 180 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 7,5 noeuds
Cap 170°
Vitesse instantanée : 6 noeuds
(Instrument peut être un peu optimiste...)

lundi 5 août 2013

Jour 3


Même temps qu'hier : le vent a tourné et la mer s'est un peu organisée, mais s'est également creusée. Quand nous sommes dans le creux de la vague, nous ne voyons plus grand'chose, d'ailleurs il n'y a rien à voir (sauf un cargo). Et quand il y a quelque chose à voir, personne n'a le courage de se lever de sa bannette. Exemple : pendant son quart entre 5h00 et 7h30, par deux fois Pierre annonce un troupeau de dauphins accompagnant PikouRous : pas de réponse, chacun reste avec son oreiller... Il faut dire que chacun manque un peu de sommeil, que sortir de sa bannette demande un effort surhumain, et que le mal de mer n'est jamais bien loin. Citation de Daniel, depuis sa bannette et avec une pointe d'inquiétude dans la voix : "Où est ma bassine ?". Cela dit, l'équipage s'acclimate peu à peu. Et le bateau avance toujours bien. Prochaine étape : être capable de s'alimenter normalement, de se laver, voire plus... La nouvelle à laquelle il faut s'habituer est que nous gagnons une heure de nuit par jour de nav (sniff..)
Bisous à tous
Position à 12h00 UTC : 58°20.5800' N 18°15.5300' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 193 miles nautiques
Vitesse moyenne sur la durée : 8 noeuds
Cap 150°
Vitesse instantanée : 8,5 noeuds
(Instrument peut être un peu optimiste...)

Jour 2 : La vie s'organise... pas vraiment‏

Le bateau avance super bien, et l'entente à bord est cordiale : ce sont les deux points que nous retenons. Et nous avons un temps plutôt ensoleillé.
Les pétrels Fulmar nous accompagnent ; l'un d'entre eux s'en est même pris à notre antenne VHF en haut du mât ! Mais la mer est bien agitée. Et nous préférerions accélérer notre accoutumance et réussir à dormir entre les quarts ! Et si Daniel pouvait éviter de finir de nous réveiller en vomissant... Bref, difficile d'organiser militairement ce petit monde, mais ça marche ! A midi, nous tentons un repas Haute cuisine : pommes de terre - bœuf hâché.
Bises à tous

Position à 12h00 UTC : 60°55.1200' N 19°21.3600' W
Distance parcourue sur les 24 dernières heures : 178 NM
Vitesse moyenne sur la durée : 7,4 noeuds
Cap 150°
Vitesse instantanée : 7,5 noeuds

samedi 3 août 2013

JOUR 1 - Départ d'Islande‏

Après une dernière journée de préparation du bateau, notre équipage au complet, était fin prêt pour partir... Les courses sont faites (du pain du chocolat, des gâteaux, et plein d'autre bonnes choses...), les pleins d'eau et de gasoil également. Une dernière séance de relaxation au blue lagoon, on dépose Judith à l'aéroport merci à elle de faire le lien et de poster nos messages sur le blog), et il est grand temps de partir.
Le blue Lagoon
22h30, une heure somme toute un peu étrange pour un départ, mais une dépression bien placée entre l'Islande et la Norvège nous permet de bénéficier d'un vent portant favorable pour rentrer. Il ne faut donc pas plus attendre. La nuit a été agitée, avec un vent établi autour de 25 noeuds, quelques pointes autour de 30-35 noeuds, et à donc nécessité un peu de concentration pour cette première nuit de mer. 
Un joli ferry boat de 274 mètre de long croisé également, ainsi qu'un grand banc de globicéphales ce matin.
Nous nous mettons doucement dans notre rythme de croisière et essayons de nous caler. Pour le moment, tout va bien, la mer est belle bien que formée, et le temps au grand bleu, et nous n'avons eu que deux heure de nuit, tirant plus sur le bleu que sur le noir complet.
Equipage : les 4 Kerfriden (et oui !!!) 
Position à 12h00 UTC : 63°15.4200' N 21°59.4800' W 
Distance parcourue sur les 14 première heures : 97NM 
Vitesse moyenne sur la durée : 6,9 noeuds
Cap 150° 
Vitesse instantanée :; 6,5 noeuds

lundi 29 juillet 2013

Pikourous au repos

Le bateau est resté 10 nuits à Akranes : un record ! Il faut dire que l’été s’est installé sur l’Islande, mais en grand : plus de vent ! Il faut dire aussi qu’une visite de Reykjavik en bus nous a montré que le centre-ville nous plairait, mais pas le port, alors qu’Akranes nous propose gratuitement un grand confort. Et puis, Patrick et Judith sont arrivés le 25 août au petit matin  et il y a tant à visiter…
 
Akranes
Donc le programme de ces derniers jours a consisté à admirer des chutes d’eau de toutes dimensions et volumes, des champs de lave et des montagnes de lave de toutes les couleurs, des fractures induites par la séparation des plaques tectoniques, des plages noires avec macareux, phoques et/ou icebergs, des glaciers, des zônes d’activités géothermiques (fumerolles, geysers, usines d’exploitation en électricité ou en eau de chauffage), à se tremper les pieds dans de la boue chaude, à se baigner dans des cuvettes, rivières ou piscines naturellement chaudes, et à rouler (berline ou 4x4) et à marcher dans cet environnement.
Attention, c'est chaud
 

Très chaud...

Baignade dans la rivière à 30°C

Landmannalaugar
Quand le glacier se jette dans la mer
Scène de ménage...

Nuages lenticulaires
Nous en avons pris plein les yeux !
Il nous faut maintenant changer d’état d’esprit, car la date que nous souhaitons pour la plus grande de nos aventures de cet été approche : celle de notre départ vers la France, vers le 3 août. En espérant que les conditions météorologiques évoluent pour nous donner un peu de vent, nous devons préparer le bateau.
L’Islande c'est grand...
Nous avons donc laissé Patrick, Judith, leur 4x4 de location et leur tente dans la pampa, et convoyons aujourd’hui lundi 29 juillet vers l’Ouest de Reykjavik, Hafnarfjörður… au moteur, mais sur une courte distance.
Sommes arrivés à Hafnarfjördur après 3h de moteur et génois. Accueillis par August qui parle un excellent Français et parqués en hôte de prestige près de la vedette de sauvetage.

samedi 20 juillet 2013

Vendredi 19 juillet était la journée idéale pour traverser la baie qui sépare la région du Snæfell de celle de Reykjavik. Pour nous, quelques 85 nautiques, au près pour faire le tour de la pointe du Snæfell, dans un vent plutôt capricieux : nous aurions eu tout le temps d’admirer le glacier si la couverture nuageuse s’était désagrégée… mais, non ! 
70 Nm sur un bord...
Puis, tout l’après-midi et la soirée au vent de travers, un vent plutôt stable de 12 à 15 nœuds : que demander de mieux ? Un peu de soleil ? Nous en avons eu « un peu ». Et nous avons croisé la route de 3 orques, dont un jeune : sympa ! 
Orque
Nous avions bien l’idée d’aller nous mouiller dans un fjord entre Akranes et Reykjavik pour profiter de l’avance sur notre timing, mais à 22 h 00 nous avons jugé qu’il était temps d’aller dormir et sommes allés nous amarrer sur un ponton (Eh ! Oui, nous approchons de la civilisation) à Akranes. La nuit fut bonne…
Le port d'Akranes.
Samedi au lever nous avions toujours l’idée d’aller visiter le fjord de Hvalfjördur, mais le bulletin météo annonçant un coup de vent pour la nuit à venir nous en a dissuadé… Le port d’Akranes est dominé par une cimenterie : l’endroit n’est pas des plus élégants, mais il y a de la place, le contact avec le capitaine du port et les usagers est plaisant, l’office du tourisme nous a trouvé une voiture à louer à un prix imbattable, la piscine est superbe, et quand la visibilité le permet nous avons même une belle vue sur Reykjavik : nous décidons de rester sans trop nous forcer…
Les relations sont dures avec l'UE et ses quotas...
Après une bonne journée en ville, nous rentrons au port, et le vent se lève comme prévu. Alors que nous mesurons 30 nœuds dans le port, un cargo d’une centaine de mètres se présente à l’entrée du port pour aller s’amarrer à la cimenterie : il doit effectuer un quart-tour arrière (face à notre ponton) pour ce faire. Il y a du spectacle, et le remorqueur du port doit mettre toute la gomme pour permettre la manœuvre !
Et s'il rentrait dans notre ponton ????
Demain, visite de la région en voiture !

jeudi 18 juillet 2013

Au pied du Snaefell ou sur les traces de Jules Vernes

Mardi 16 juillet, nous nous réveillons à Ôlafsvik à couple sur le gros bateau de pêche que nous avions arrimé un peu plus tôt ce matin. 
Dans l’ordre, une visite au capitaine du port nous impose un changement de place : c’est un autre bateau, dont l’équipage est en vacances qui nous accueillera.
A couple sur notre chalutier
 Puis une visite à l’office du tourisme nous apprend qu’une visite guidée en bus de la péninsule partira quelques minutes plus tard… Tant pis pour la journée farniente que nous avions envisagée, nous courrons vers l’annexe pour aller chercher nos chaussures de marche. Le Snaeffel est dans les nuages. En revanche, la péninsule sur laquelle il trône est superbe : champs de lave, montagnes crevassées, tubes de lave, chutes d’eau (évidemment), plages utilisées par les vikings pour pêcher, petits ports pleins de bateaux de pêche, phoques se prélassant à 10 m de nous…
Je me prélasse...
La lave

Et nous ne sommes que 3 touristes à bord : les échanges sont sympas. Nous rentrons vers 20 h au bateau ravis, mais en manque de sommeil ! Heureusement, ce sont les vacances : les plus grands des bateaux (qui pèchent le cabillaud, l’églefin et la sole (flatfish ?)) ont mis leur équipage en vacances ; les plus petits (une bonne cinquantaine) sont pour certains équipés pour pêcher le maquereau qui nage depuis 3 ans en Islande. Même les plus petits bateaux sont au top de la technique : mise à l’eau, remontée et des-hameçonnage automatiques, et certains sont très fiers de nous montrer le système islandais qui agite les lignes couvertes d’hameçons pour attirer le maquereau. Et le poisson ne mord pas tous les jours : la nuit est calme.
Mercredi est sensé être la journée ensoleillée de la semaine. Nous décidons donc de tenter une ballade sur le Snaefell d’où les héros de Jules Vernes, Otto Lidenbrouck et son neveu Axel sont partis vers le Stromboli via le centre de la Terre. Une route non bitumée y monte à 600 m d’altitude, le sommet étant à 1400 m. Il n’y a pas de transport en commun : nous démarrons à pied en espérant qu’une voiture nous prendra en chemin. C’est le cas ! Un Ecossais de Dundee (qui avait déjà pris un Norvégien en stop) nous accueille à son bord. Nous poursuivons donc notre route dans des conditions confortables, mais sommes bientôt dans les nuages, puis entre des congères de 4 mètres de haut… Nous ne trouvons même pas le parking qui permet d’accéder au sommet à pied ! Notre conducteur poursuit donc sa route vers le Sud, et nous largue à 30 km de Ólafsvik… Le stop s’impose pour rentrer, et ça  marche : d’abord un couple de Français déjà rencontrés au port, puis deux Islandaises, puis un couple de Suisses et enfin une Islandaise (qui nous avait servi une soupe de poisson la veille) nous prennent en charge.  En attendant l’un de ses transports nous avons la chance de voir le Snaefell se découvrir !
Le Snaefell
Un petit tour à la piscine (où nous avions déposé notre linge à laver le matin) et nous déclarons que nous avons passé une bonne journée. Nous tentons quand même un tour au Vinbodin le magasin d’Etat qui a l’exclusivité sur la vente d’alcools (comme en Suède, ou comme nos bureaux de tabac). A 40 € la petite bouteille de rhum, nous renonçons… Dans la soirée, le propriétaire de notre « ponton », le bateau sur lequel nous sommes amarrés vient voir son bateau. La conversation s’engage…
Jeudi nous envoie des vents contraires : nous prolongeons notre séjour à Ólafsvik où nous nous sentons bien. Quelques courses, un peu de gas-oil pour le bateau et une longue marche (un peu humide) au-dessus de la ville remplissent notre journée. 
Ajouter une légende
Et dans la soirée, surprise ! Notre voisin nous appelle pour nous donner du poisson (limande-sole surgelée et morue séchée à manger beurrée ??). Nous nous délestons de notre dernière 1/2 bouteille de vin de Bordeaux en remerciement !
Les prévisions météo sont favorables pour demain vendredi : nous nous dirigerons vers Reykjavik.

mercredi 17 juillet 2013

Les fjords de l’Ouest de l’Islande

Vendredi 12 juillet, les conditions météorologiques nous autorisent effectivement à un départ… au moteur. Pas de vent annoncé pour les quelques jours à venir, mais plus de brouillard : nous décidons de partir. La navigation n’est pas trop pénible car la mer est calme, et le bateau avance bien. Nous poussons même le moteur pendant 1 heure, histoire de le décrasser. Nous avons une bonne visibilité et le paysage est magnifique. En fait, nous contournons le Hornstrandir, une langue de terre considérée comme l’un des derniers secteurs sauvages d’Europe. Plus d’habitants depuis 1950 (chassés par les difficultés liées au terrain et aux conditions météorologiques), pas de route, pas d’hébergement, ni de ravitaillement, des sentiers à peine tracés, et des fous du trekking. D’autant que ce secteur est dominé par un glacier, le Drangajökull, que nous avons tout le temps d’admirer. 8 heures de moteur et plusieurs falaises de 300 à 500 mètres de haut plus tard, nous mouillons l’ancre à côté de Pangey à Hornvik à la pointe Nord. Bien sûr, lorsque nous rentrons dans le mouillage, quelques risées catabatiques nous accueillent, juste de quoi nous empêcher de débarquer… Le temps est sombre, et il est difficile d’admirer le panorama : nous nous rattraperons le lendemain matin. Le ciel se découvre cependant en toute fin de journée ce qui nous permet de photographier le soleil de minuit, celui qui éclaire au moment même l’Amérique !
Soleil de minuit

Sous les falaises
Samedi nous nous levons sous le soleil, et un peu de vent est annoncé : nous préparons le spi !  En fait, nous n’aurons pas l’occasion de le hisser, et ferons plus de moteur que de voile. Le meilleur moment sera celui que nous passerons sous le vent du Drangajökull (le glacier) avec une accélération nette du vent. L’arrivée à Isafjörður est sympa : tout au fond d’un fjord qui donne dans un fjord beaucoup plus vaste, entre de hautes falaises, et accessible par un cheminement entre une piste d’aérodrome et des hauts fonds. 
Le pétrel au décollage
Pour la première fois, nous rencontrons des voiliers islandais et leur équipage, et l’un d’entre eux nous fait une petite place à couple. Nous sommes bientôt entourés d’un Irlandais (qui va s’installer ici), d’un Islandais (qui va lui acheter son bateau), d’un Finlandais (en escale longue durée)… 
Isafjördur : convivial
Nous envisageons de repartir dès le lendemain matin car le temps commence à courir, mais nous recevons un mail du navigateur belge avec lequel nous sommes en contact : il arrive. Nous restons donc pour l’accueillir. Le ponton des voiliers est encore plus cosmopolite et animé dimanche ! Et la pêche est bonne sur le ponton : un garçonnet partage avec nous car il n’est pas à un cabillaud près. Échanges divers et variés, marche au-dessus de la ville, courses…
Voilà un beau fjord
Nous nous rendons compte que nous n’aurons pas le temps de profiter des fjords autant qu’il serait nécessaire pour leur rendre justice. Et entre le volcan de Jules Vernes et d’autres fjords que tout notre petit monde nous a décrits comme encore plus beaux que celui de Isafjörður, nous choisissons le volcan de Jules Vernes…
Lundi 15 juillet, un peu de vent est annoncé, en tout cas plus que les jours qui suivront : nous mettons le cap au Sud. Et tant qu’à faire, nous décidons de renoncer à la dernière étape que nous avions envisagée dans les fjords de l’Ouest : cela reviendrait à nous imposer 5 heures de moteur supplémentaires. 
Nous nous lançons donc pour 120 nautiques et donc une nuit en mer. Les débuts sont difficiles : le vent varie beaucoup et nous alternons voile et moteur. Au sortir du fjord, le vent atteint 35 nœuds : nous rentrons le génois et sortons la trinquette. La mer se forme. Et 3 heures plus tard le vent est si faible que nous redémarrons le moteur…
Après quelques alternances voile / moteur, nous passons la pointe Sud des fjords vers 21h30, parmi des nuées de manchots, avec quelques jeunes qui commencent à nager. A minuit, il bruine et en ramassant la grand’voile dans une mer toujours formée mais sans aucun vent Daniel s’est rendu malade… A 2h45, le jour est levé et à 5h00 nous nous réchauffons en mettant le chauffage. La mer s’est calmée et nous entrons au port de Ólafsvik dans par grand calme. A 6h30, nous nous amarrons sur un gros bateau de pêche qui ne semble pas sortir, et allons tout droit nous coucher ! Nous irons voir le capitaine du port plus tard.
Il faut repartir pour tenir le timing.

samedi 13 juillet 2013

L’été est arrivé (et reparti)

Je suis beau...
Je suis un rigolo..;
Pas terrible, le décollage...
Encore une tentative et puis j'arrête...
Le coup de vent que nous avons subi sans souffrir dans le port de Husavik n’a pas eu les mêmes conséquences pour tout le monde : un membre de notre association de voiliers RM nous a branchés sur le blog d’un navigateur belge qui se trouvait dans un mouillage à l’Ouest de L’Islande lors du coup de vent. Il y a essuyé  3 coups de vent de suite, avec lors du dernier des vents établis à plus de 50 nœuds et des rafales à 60 : il s’est fait peur…
De notre côté, l’ambiance est totalement différente : un anticyclone s’est installé, au point que nous sommes en panne de vent ! Alors les étapes se font essentiellement au moteur et sont donc courtes…
3 heures de navigation (dont 1 à la voile) nous ont emmenés de Husavik sur l’île de Flatey. Après avoir aperçu un souffle de baleine, c’est dans un nuage de macareux et autres oiseaux que nous avons d’abord mouillé l’ancre avant de rentrer dans le tout petit port. 20 maisons, aujourd’hui secondaires, une petite église : le grand calme ! Comme souvent dans les lieux où les touristes ne sont pas légion, nous avons été particulièrement bien accueillis, priés d’abord de nous équiper d’une canne à brandir au-dessus de nos têtes pour les protéger des attaques des sternes, puis invités à visiter une maison : une belle escale !
Attention aux sternes !
Le lendemain nous avons rejoint Pangey, le bateau de « notre » Ecossais et de son équipier tchèque qui de Husavik rejoignait Ölafsfjörður. Nous avons croisé de grands dauphins, avant de nous amarrer à couple sur un quai, confortablement ; nous avons pu visiter la ville (8000 habitants) et acquérir un cabillaud « contre un sourire » auprès d’un marin pêcheur.
Ölafsfjördur
Mardi 9, nous sommes partis tôt dans l’espoir de parcourir les 80 nautiques qui nous séparent des premiers fjords de l’Ouest, mais les vents sont restés faibles et vers midi nous nous sommes dirigés vers Siglufjörður, beaucoup plus proche…Nous avons encore vu de grosses bêtes, noires à tête ronde : des globicéphales ???
Siglufjördur
Et nous en avons bien profité de l’escale : l’été avait daigné s’installer, nous avons sortis les chapeaux de soleil et les T-shirts manches courtes pour aller en ville (une ville pimpante dotée d’un port très actif qui accueillait ce jour-là une quarantaine de bateaux pour un concours de pêche) et à la piscine (eau d’origine géothermale avec jacuzzi extérieur) !
Nous sommes retrouvés mardi soir sur Pangey pour dîner et comparer notre compréhension des prévisions météo du lendemain : apparemment pas fameux, sans doute trop peu de vent pour nous permettre de parcourir les 70 nautiques avant la prochaine escale… Mais nous avions tous envie de continuer, et rendez-vous et pris à 7h30 le lendemain matin pour un briefing météo plus frais. Pas de grand changement, mais nous décidons de tenter le coup…Bien nous en a pris ! Certes les 3 premières heures ont été laborieuses avec beaucoup de moteur et peu de voile, dans un vent capricieux (2 nœuds : moteur – 15 nœuds : voile) x 10 fois au moins, mais le vent s’est ensuite installé et en cours d’après-midi, il nous a fallu réduire la grand-voile et monter la trinquette sous des grains ! Le soleil s’est fait nettement plus discret, mais nous avons encore eu le plaisir de voir de grands dauphins (indifférents) et des marsouins, dont un tout jeune (jouant avec le bateau). Nous avons eu une visite d’un autre genre en soirée : un hélicoptère des garde-côtes est venu se positionner à quelques dizaines de mètres de PikouRous, pour permettre à l’équipage de nous interroger sur notre identité, programme de navigation…Le temps de retrouver le fameux « call sign » demandé par le gardes côtes, l’hélicoptère est parti « interroger » notre Écossais.
Norðurfjörður
Malgré un courant toujours contraire, nous avons donc bien avancé et avons pu planter notre ancre à Norðurfjörður vers 22 heures. Juste le temps d’apercevoir ce « premier fjord de l’Ouest », avec un vent catabatique (venu de la colline toute proche) d’une bonne quinzaine de nœuds et un plan d’eau un peu agité…
C'est encore nous...
La « nuit » a calmé tout cela, mais nous a installé un brouillard à couper au couteau, pour le lendemain. Et la météo a confirmé : pas de vent jeudi 11 juillet. Ce n’est donc pas l’envie qui nous manque, mais nous n’avons pas pu continuer notre navigation. Grasse matinée et repos (les deux : oui, c’est possible), menues réparations sur le bateau, marche vers le village (10 maisons mais plusieurs quais et bateaux de pêche, bar - resto, épicerie - poste et station service !) et baignade dans une source d’eau chaude aménagée selon la recette suivante : capter partiellement un source d’eau chaude apparaissant 50 mètres au-dessus de la plage (et se jetant naturellement dans la mer) ; capter 20 mètres plus loin une sourde d’eau froide ; installer le bassin d’une piscine sur la plage, au milieu de nulle part ; installer un thermostat et sans doute un système de traitement de l’eau, quelques douches et de quoi se changer… C’est super !
La piscine au milieu de rien...

On n'est pas mal dans l'eau à 37°C (10°C dehors)
Nous sommes donc en forme pour une navigation de 50 nautiques demain… si la météo nous y autorise !

dimanche 7 juillet 2013

Encore à Husavik !

Nous avons bien profité de cette escale ! Il faut dire que Husavik est proche de la faille créée par l’éloignement des plaques  eurasiatiques et américaines qui regorge donc de phénomènes volcaniques.
Le désert...
Notre tour de 3 jours dans le haut pays nous a permis de suivre les pistes qui traversent les déserts de lave vers le glacier du Vatnajökull et de visiter un cratère dont la dernière irruption remonte à 1875, en bus 4 roues motrices et châssis surélevé : c’est du sérieux ! Et c’est nécessaire : nous avons même eu droit à la panne avec arbre de commande de l’accélérateur cassé et enlisement dans un dévers nécessitant de débarquer les passagers…
Sortie de piste et réparation...
Des couleurs magnifiques : noir, brun, noir et rouge rouille, noir et doré… Et noir et blanc de la neige. Avec ballade sur le glacier qui recrache des cendres issues d’irruption vieilles d’un millier d’années… Le temps n’a pas été tout à fait favorable : une couverture nuageuse nous a empêché de voir les plus hauts sommets et la neige n’avait pas fondu comme elle aurait dû le faire à cette époque de l’année (hiver rude et long : déjà entendu)… Mais il s’agissait du premier trip de ce genre dans l’année alors nous avons eu des compensations comme tracer la première trace sur le glacier !
Le camp de base
Et nous n’avons pas eu les doigts gelés ! Ça ne veut pas dire qu’il a fait chaud, mais que l’Homme s’habitue à tout, même à faire sa toilette, à prendre une douche, ou même à camper (mais pas nous) à l’extérieur par 0° C dehors !
Sur le glacier avec nos vêtements de mer.
Le volcan Krafla
Nous avons aussi loué un petit 4x4 pour explorer le Nord de la faille : traces d’effondrements de sol, d’une crue monstrueuse qui daterait de 2000 ans, chutes d’eau puissantes, cratères fumants et piscine d’eau géothermique dans des bassins de lave avec vue sur les fumerolles…
La baleine

Ballades autour de Husavik dans des champs de lupin, avec vue sur les sommets enneigés, et retrouvaille avec le navigateur écossais que nous avions rencontré à Seyðisfjörður qui nous a emmené sur son bateau pour une « chasse » à la baleine privée. Nous pensons avoir aperçu deux petits rorquals et nous avons vu de très près ce que nous pensons être une baleine à bosse.
Une grande journée de ménage, de courses, de lessive, un coup de vent violent que nous avons laissé passer cette nuit (jusqu’à 35 nœuds dans le port), et nous voilà prêts à progresser vers l’Ouest ! D’autant que le soleil s’est installé en grand, et que nous n’avons même pas eu besoin de mettre le chauffage ce matin !